Connaître et Protéger La Fritillaire pintade en Deux-Sèvres
La Fritillaire pintade
Fritillaria meleagris
C’est une plante printanière bulbeuse, de la famille des Liliacées. Appelée communément Tulipe sauvage, elle porte de nombreux noms patois évoquant sa forme ou sa couleur : Coquelourde, Chaudron, Coccigrole, Damier, Paloube, Bonnet d’Evêque…
Son nom latin Fritillaria, vient de Fritillus désignant un cornet pour jeter les dés, et meleagris est la traduction latine de la pintade, dont le plumage est tacheté à la manière des pétales de la Fritillaire.
Elle fleurit de façon grégaire à partir de la mi-mars et pour un mois environ. Sa répartition nationale est comprise entre la vallée inférieure de la Loire, le Poitou-Charentes et le bassin de la Garonne.
Son habitat principal est la prairie humide, qui peut se décliner sous plusieurs formes, comme la prairie alluviale inondable. La prairie peut évoluer pour devenir une forêt alluviale inondable (aulnaie, frênaie).
Inventaire 2001-2003
Afin de mieux connaître sa répartition dans le département, et devant le constat inévitable de la raréfaction de cette plante, l’association Deux-Sèvres Nature Environnement a mené, de 2001 à 2003, une campagne de recensement des stations de Fritillaîre pintade.
De nombreux participants se sont investis dans cet inventaire : adhérents, associations et structures publiques, comme le Conseil Supérieur de la Pêche, les syndicats de rivière, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, des collectivités, etc…
Quels milieux pour la Fritillaire ?
- En Deux-Sèvres, la majeure partie des stations sont situées :
– dans les prairies (60%),
– sur des surfaces boisées (15%),
– sur les bords de chemin (12%).
Les vallées des Deux-Sèvres offrent encore des habitats favorables pour cette plante appréciant les milieux inondables, comme les prairies ou les peupleraies, notamment sur les vallées de la Sèvte Niortaise, la Boutonne, la Sevré Nantaise. De beaux peuplements dans le Mellois sont à noter sur les Landes de Chevais et les Chaumes de Bougon-Avon.
Les biotopcs comme les bords de chemin, fossés ou haies traduisent la valeur relîctuelle de ces stations. En effet, de nombreuses prairies autrefois abondamment peuplées de Fritillaires, se sont vues amendées, retournées, cultivées, ne laissant que des espaces restreints où la flore sauvage ne parvient à survivre que difficilement.
Protection
Une plante d’intérêt patrimonial :
La Fritillaire pintade est classée comme espèce prioritaire dans la liste rouge de la Société Botanique du Centre-Ouest, 1998). Elle est inscrite sur la liste régionale des espèces déterminantes en Poitou-Charentes. (Poitou-Charentes Nature, 2001). Elle est protégée dans six régions françaises et une trentaine de départements.
Menaces
Ses effectifs ont considérablement régressé depuis une quarantaine d’années. La principale cause en est la disparition de son biotope de prédilection : la prairie humide.
Drainage, mise en culture, conversion en peupleraie intensive, fertilisation massive des prairies, sont autant d’atteintes aux Fritillaires, qui souvent ne subsistent qu’en limites de parcelles ou aux bords des chemins.
Quelques bonnes pratiques…
- Pour conserver, voire favoriser le développement de la Fritillaire, il faut respecter son biotope :
Maintien des inondations naturelles,
Pression de pâturage raisonnée, afin de limiter le tassement du sol,
Limitation des fertilisants et traitements phyto sanitaire s,
Favoriser la restauration des prairies humides…
Mise en place d’une politique globale de valorisation et de conservation des fonds de vallées, également favorable à la protection des ressources en eau, et à la survie des Courlis cendrés, Amphibiens et Orchidées des prairies humides.